LE GENERAL DE GAULLE (5ème partie - Le décès)

Publié le par FRANCE CITOYENNE COMBATTANTE

     

 

   

 

 

SYNTHESE

 

Le 9 novembre 1970 la France devenait orpheline du Grand Homme qu'elle avait engendré. Homme engagé et volontaire, Homme militaire aux valeurs exemplaires qu'il a su inculquer sur les champs de bataille, Homme politique coriace pour qui seul comptait la Grandeur de la France, Homme visionnaire quant à l'avenir de son pays mais aussi du monde, Homme de lettres qui témoigne comme acteur mais aussi qui se projette sur le futur, Homme de foi.

A ce jour, nous pouvons mesurer le legs inestimable qu'il nous a laissé ainsi que l'aura de la France dans le monde considérée comme un grand pays. S'il n'avait pas été là, au moment où la cacophonie et l'inertie régnaient politiquement en France, que serait devenu Nötre France Républicaine libre, indépendante et souveraine?



 

LE DECES 
 
Décès[modifier]
Tombe de Charles de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises
Le 9 novembre 1970, comme à l'accoutumée, le Général entame une partie de patience. À 19 h 10, il est pris d'un malaise causé par une rupture d'anévrisme et meurt vingt minutes plus tard. La nouvelle n'est communiquée que le lendemain par une brève allocution télévisée du président Georges Pompidou. La mort de De Gaulle qui, selon l'expression de son successeur, laisse « la France veuve », est l'occasion de prendre la mesure du rôle qu'il a joué dans l'histoire de France, ainsi que dans l'histoire de l'Europe et du monde. Ainsi, le lendemain du décès du général, le roi Baudouin de Belgique vint personnellement, en compagnie de la reine et à titre privé, présenter ses condoléances à madame de Gaulle et à la famille. C'est que le roi tenait à manifester sa sympathie pour un homme qui, dans ses mémoires de guerre, s'abstint de condamner le roi Léopold III de Belgique lors de la reddition de l'armée belge, en 1940. Le roi des Belges agissait aussi au nom des liens tissés, pendant la guerre, avec les Français libres du général de Gaulle, lorsque le gouvernement belge d'Hubert Pierlot et Paul Henri Spaak en exil à Londres fut le premier des gouvernements alliés à reconnaître la légitimité du Gaullisme, malgré les pressions anglaises[80].
Les obsèques du général ont lieu le 12 novembre 1970 à Colombey-les-Deux-Églises en présence d'une foule nombreuse et d'une délégation des armées françaises, seule participation officielle autorisée par le Général dans son testament. À Paris, de nombreux chefs d'États étrangers sont rassemblés pour honorer sa mémoire à Notre-Dame, tandis que plusieurs centaines de milliers de Parisiens remontent l'avenue des Champs-Élysées.
Seul l'hebdomadaire satirique Hara-Kiri osa un titre provocateur : « Bal tragique à Colombey, un mort » (l’opinion était encore sous le choc de l’incendie d’un dancing qui avait causé la mort de 146 personnes une semaine plus tôt à Saint-Laurent-du-Pont) ; à la suite de quoi il fut interdit.
Son testament[81] qu’il avait rédigé en 1952 en trois exemplaires numérotés, reste une dernière gifle d’outre-tombe aux conventions :
  • « Je veux être enterré à Colombey ».
  • « À mes obsèques, ni présidents, ni ministres, ni n’importe quels autres représentants de quelconque assemblée » (le ministre des Finances, Valéry Giscard d'Estaing, s’y rend tout de même en argumentant que ce n'est pas en ministre qu’il vient, mais en simple Français. Tous les autres officiels, le président Nixon compris, assistent au même moment à une simple messe en l'honneur du général à Notre-Dame de Paris).
  • « Seules les armées françaises, mais par une participation très modeste... et les Compagnons de la Libération sont autorisées à assister. » (ce qui incluait Jacques Chaban-Delmas et André Malraux).
  • « Sur ma tombe : Charles de Gaulle, 1890-... Rien d’autre »
  • « Je déclare refuser d'avance toute distinction, promotion, dignité, citation, décoration, qu'elle soit française ou étrangère. Si l'une quelconque m'était décernée, ce serait en violation de mes dernières volontés. »

Postérité[modifier]

Distinctions et récompenses[modifier]
En France :
  • Grand maître de la Légion d’honneur
  • Grand Maître de l’ordre de la Libération
  • Grand Maître de l’ordre national du Mérite
  • Croix de guerre (1939-1945)
Distinctions étrangères :
  • Chevalier Grand-Croix décorée de Grand Cordon de l’ordre du Mérite de la République italienne (16 juin 1959)
  • Chevalier de l’ordre de la Maison Royale de Chakri
  • Chevalier grand-croix de l’ordre de l’Éléphant
  • Chevalier grand-croix de l’ordre royal de Victoria
  • Chevalier grand-croix de l’ordre royal norvégien de St. Olav
  • Chevalier grand-croix de Virtuti Militari
  • Chevalier grand-croix de l’ordre de la Rose blanche (Finlande)
  • Grand cordon de l’ordre du Dragon d’Annam
  • Chevalier grand-croix de l’ordre royal du Cambodge
Hommages[modifier]
En 1972, est inauguré sur les hauteurs de Colombey-les-Deux-Églises le mémorial Général de Gaulle, signalé par une grande croix de Lorraine en granite. Le nouveau mémorial Charles de Gaulle est inauguré le 11 octobre 2008 par Nicolas Sarkozy, président de la République française, et Angela Merkel, chancelière fédérale d'Allemagne[82].
Inauguré en février 2008 dans les sous-sols de l’Hôtel des Invalides, l’historial Charles de Gaulle est une des composantes du Musée de l’Armée.
Le nom de Charles de Gaulle a été donné à de nombreuses artères, des ponts ou des bâtiments importants des communes françaises : en 2007, l’Institut Charles-de-Gaulle dénombrait plus de 3600 voies « de Gaulle »[83], les municipalités de droite ou du centre choisissant volontiers l’appellation militaire « Général-de-Gaulle », tandis que celles de gauche préféraient souvent la forme civile « Charles-de-Gaulle »[84]. On peut citer notamment la place Charles-de-Gaulle (anciennement place de l’Étoile) et le pont Charles-de-Gaulle à Paris, l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle (ex-aéroport de Roissy) et le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle.
Le 4 avril 2005, lors d'une émission de France 2 diffusée en direct du Sénat, il est désigné par les téléspectateurs comme « le plus grand Français de tous les temps », devançant notamment Louis Pasteur, l'Abbé Pierre, Marie Curie, Coluche, Victor Hugo. Une partie des centristes, voire de la gauche, à l'image de Régis Debray, déclare aujourd'hui trouver en lui un inspirateur.
Selon un sondage effectué en 2005, dans le contexte du dixième anniversaire de la disparition de François Mitterrand, ce dernier, seul président de gauche de la Ve République, est considéré comme le meilleur président par 35 % des sondés, suivi par Charles de Gaulle (30 %) et Jacques Chirac (12 %), qui se réclame du gaullisme[85]. Un autre sondage réalisé par BVA quatre ans plus tard indique que 87 % des Français jugent positivement la présidence de Charles de Gaulle, le classant ainsi en première position de tous les présidents de la Ve République[86]. En novembre 2010, à l'occasion du 40e anniversaire de sa disparition, un sondage qualifie le général de Gaulle de « personnage le plus important de l'histoire de France » pour 44 % des sondés, devant Napoléon (14 %), Charlemagne (14 %), Jean Jaurès (12 %), Louis XIV (7 %) et Léon Blum (4 %)[87]. Une enquête réalisée par l'Ifop en avril 2011 indique que 45 % des Français considèrent le général de Gaulle comme celui ayant le plus changé la France, devant tous les autres présidents de la Ve République (François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, Valéry Giscard d'Estaing, puis Georges Pompidou)[88].
Des statues ont été érigées en sa mémoire aussi bien à Québec ou Londres qu'à Varsovie ou Moscou. La République populaire de Chine lui garde une forte reconnaissance publique pour l'avoir reconnue diplomatiquement en 1964. Israël ressentit d'autant plus durement ses déclarations fracassantes de 1967 que le culte populaire qui était voué à l'homme du 18 juin ne pouvait se comparer jusque-là, comme le rappelle Éric Roussel, qu'à celui du « Père de la nation » David Ben Gourion. Le monde arabe se souvient de ses critiques contre l'occupation de Gaza et de la Cisjordanie, et un Ben Bella rendit hommage à de Gaulle comme au plus valeureux adversaire du FLN, « celui qui nous porta les plus rudes coups », mais qui finit par accepter l'indépendance algérienne. À ceux qui lui reprochaient d'être resté un client de la France gaullienne, Léopold Sédar Senghor répliquait que peu de chefs d'État occidentaux pouvaient se vanter d'avoir risqué personnellement leur vie pour conduire une colonie à l'indépendance. Il n'est pas jusqu'au maître de Cuba, Fidel Castro, qui ne déclara devant les caméras avoir trouvé un modèle en de Gaulle à la lecture de ses Mémoires de guerre. L'Amérique latine ou le Viêt Nam apprécient encore le pourfendeur de la domination américaine, le Québec le contempteur de la prédominance anglophone.
Statue du général de Gaulle à Québec, au Canada
Statue du général de Gaulle à Paris
Statue du général de Gaulle à Moscou devant l'hôtel Cosmos
Legs historique[modifier]
Décor de l'office de tourisme de Colombey-les-Deux-Églises.
Stèle Charles de Gaulle à Massy (Essonne).
La Constitution de 1958 dure maintenant depuis plus d'un demi-siècle, avec des modifications. « L'homme de Londres » est entré dans un passé mythique où, pour les Français, il incarna à lui seul l'opposition au Régime de Vichy.
Les années que l'économiste Jean Fourastié a nommées les Trente glorieuses (1945-1975) ont laissé aux Français le souvenir d'une époque, sinon heureuse (deux guerres coloniales), au moins de croissance et de prospérité. « Nous ne sommes pas les plus riches, nous ne sommes pas les plus puissants, mais je vous garantis que nous sommes parmi les plus heureux », affirma Georges Pompidou lors de vœux usuels de nouvel an aux Français. Or la fin de cette période heureuse se trouve correspondre à peu près à celle de De Gaulle : difficile dans ces conditions de séparer objectivement ce qui est dû à l'homme et à son dauphin désigné de ce qui est dû au contexte économique.
De façon plus anecdotique, le premier président de la Ve République apparaît en revanche aujourd'hui comme un des derniers grands « fabricants d'histoire »[réf. nécessaire], qui a su souvent mener les événements au lieu de se laisser mener par eux. Son vocabulaire non conventionnel pour un homme politique de l'époque et de cet âge (« culbute », « chienlit »), ses boutades[89] (« Pourquoi voulez-vous qu'à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ? »[90]), son sens de la repartie (au cours d'une conférence de presse, il répondit à un journaliste dont la question était simplement « Comment allez-vous ? » : « Je ne vais pas mal. Mais rassurez-vous : un jour je ne manquerai pas de mourir »[91]) ; à Louis Vallon, qui s'était écrié « Mort aux cons ! » au cours d'une réunion, au temps du RPF, de Gaulle répondit : « Vaste programme ! »[92]. Son mépris affiché des partis politiques, sa défiance envers une droite qui ne l'aimait pas et le lui fit voir en 1969, comme envers une gauche qui n'avait jamais vraiment soutenu le projet de participation des salariés aux bénéfices de leur entreprise qui lui était cher, tout cela avait entraîné une sympathie des Français envers sa personne. De Gaulle, c'était, dans un esprit très « Astérix », un de ces « petits qui ne se laissent pas avoir par les grands »[93]. On ne s'étonnera pas de sa déclaration que son livre préféré était Cyrano de Bergerac. Et il fit un jour cette remarque ironique : « Au fond, vous savez, mon seul rival international, c'est Tintin[94]! ».

Bibliographie[modifier]

Œuvres de Charles de Gaulle[modifier]
  • Une mauvaise rencontre, Imp. de Montligeon, 1906 (écrit à 15 ans)
  • La Congrégation, Hors de France, Revue du collège d'Antoing (n° 6) 1908
  • Carnet de campagne d'un officier français, Revue de Paris (n° 6) 1920
  • La Discorde chez l'ennemi, Berger-Levrault 1924
  • Le Flambeau (1re et 2e parties) Revue militaire, (n° 69 et 70) 1927
  • La Défaite, question morale, 1927-1928
  • Philosophie du recrutement, Revue de l'Infanterie (n° 439) 1929
  • La Condition des cadres dans l'armée, 1930-1931
  • Histoire des troupes du Levant, Imp. nationale 1931 (en collaboration avec le cdt Yvon, le col de Mierry collaborant à la préparation du texte final)
  • Le fil de l'épée, Berger-Levrault 1932
  • Combats du Temps de paix, Revue de l'Infanterie (n° 476) 1932
  • Pour une politique de défense nationale, Revue Bleue (n° 3) 1933
  • Le soldat de l'Antiquité, Revue de l'Infanterie 1933
  • Forgeons une armée de métiers, Revue des Vivants 1934
  • Vers l'armée de métier, Berger-Levrault 1934
  • Le problème belge, Revue Défense Nationale 1936
  • La France et son Armée, Plon 1938
  • Discours de guerre, Paris ; Fribourg : LUF (Librairie universelle de France) Egloff, 1944-1945, 3 vol. (Collection Le Cri de la France. Série 2 ; 1 ; 2 ; 3)
  • Trois études, Berger-Levrault 1945 (Rôle historique des places fortes ; Mobilisation économique à l'étranger ; Comment faire une armée de métier) suivi par le Mémorandum du 26 janvier 1940.
  • Mémoires de guerre
    • Volume I - L'Appel, 1940-1942 Plon 1954
    • Volume II - L'Unité, 1942-1944 Plon 1956
    • Volume III - Le Salut, 1944-1946 Plon 1959
  • Mémoires d'espoir
    • Volume I - Le Renouveau, 1958-1962 Plon 1970
    • Volume II - L'effort, 1962… Plon 1971
  • Discours et Messages
    • Volume I - Pendant la Guerre, 1940-1946 Plon 1970
    • Volume II - Dans l'attente, 1946-1958 Plon 1970
    • Volume III - Avec le Renouveau, 1958-1962 Plon 1970
    • Volume IV - Pour l'Effort, 1962-1965 Plon 1970
    • Volume V - Vers le Terme, 1966-1969 Plon 1970
  • Lettres, Notes et Carnets
    • Tome 1 - 1905-1918 Plon 1980
    • Tome 2 - 1919-juin 1940 Plon 1980
    • Tome 3 - Juin 1940-juillet 1941 Plon 1981
    • Tome 4 - Juillet 1941-mai 1943 Plon 1982
    • Tome 5 - Juin 1943-mai 1945 Plon 1983
    • Tome 6 - Mai 1945-juin 1951 Plon 1984
    • Tome 7 - Juin 1951-mai 1958 Plon 1985
    • Tome 8 - Juin 1958-décembre 1960 Plon 1985
    • Tome 9 - Janvier 1961-décembre 1963 Plon 1986
    • Tome 10 - Janvier 1964-juin 1966 Plon 1986
    • Tome 11 - Juillet 1966-avril 1969 Plon 1987
    • Tome 12 - Mai 1969-novembre 1970 Plon 1988
    • Tome 13 - Compléments de 1924 à 1970 Plon 1997
  • Textes, allocutions déclarations et notes. La Documentation française n° 216 (25 septembre 1967)
    • Voyage en Pologne du général de Gaulle, président de la République (6 - 11 septembre 1967

Publié dans GALERIE

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A
Un petit voyage dans le temps. Merci pour cet article riche en information sur le Général De Gaulle, bravo à l'auteur!
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